J’avais laissé un commentaire sur son blog. Elle m’avait contacté par mail.
Nos échanges ont doucement commencé puis ils se sont faits plus réguliers.
Contrairement à la première, nous partagions peu certains détails personnels. Je ne l’ai jamais vue (ni même en photo), je n’ai jamais
su où elle habitait, ni où elle travaillait... Elle tenait à cette discrétion, cela me convenait et je n’ai jamais cherché à en savoir plus.
Je sais qu'elle avait les cheveux longs et bruns. Tiens, coïncidence, comme les deux autres.
Contrairement aux deux autres, nous échangions moins de courriels mais ceux-ci étaient beaucoup plus longs.
Une femme intelligente, cultivée avec un univers séduisant, un univers se rapprochant parfois du mien. Je la trouvais belle. Belle et
floue, comme si elle n'existait pas.
J’ai du mal à décrire notre correspondance. Nos échanges ont été intimes avec toutefois de la retenue. Etait-ce de la pudeur ?
Etait-ce de la peur de se mettre à nu face à l'inconnu ? Sans doute un mélange des deux.
Certains sentiments peuvent naître par le seul échange de mots, ce fut le cas ici mais je ne saurais les décrire.
Un jour, sans signe annonciateur, elle m’a annoncé ne plus vouloir m’écrire. J’ai dû répondre une futilité du genre « je comprends,
c’était cool, tchao ».
Ne plus la lire, ne plus pouvoir lui écrire m'a rendu mélancolique.
Une partie de moi aurait aimé la rencontrer, sentir sa présence, entendre sa voix, partager certaines choses avec elle, la regarder.
D’un autre côté, peut-être était-ce mieux ainsi.